Monday, August 20, 2012

"Dépasser nos frontières"

Je viens de lire la contribution "Dépasser nos frontières" (www.depassernosfrontieres.eu). Je ne connais pas les signataires, je ne sais pas qui est Mao Peninou, ni Sarah Proust, mais ce texte est à lire de toute urgence. Il aborde la question centrale du rapport idéologique à la mondialisation. Les socialistes ne peuvent pas rester crisper sur la défense de l’État-nation sous prétexte que c'est par ce levier là qu'ils ont dans le passé réussi à lutter contre les méfaits du capitalisme. Aujourd'hui la donne a radicalement changé; le capitalisme est mondialisé et s'est doté de structures de gestion efficaces mondialisées, les forces progressistes doivent elles aussi organiser la lutte pour l'émancipation à l'échelle mondiale. L'oppression du Sud par le Nord de la période coloniale a été remplacée par une généralisation de la domination des peuple par les bourgeoisies locales en accord avec les structures du capitalisme international. Le pouvoir d’État que nous avons conquit ne doit pas être utilisé seulement pour des améliorations, forcément limitées, de la situation française, nous ne pouvons pas rester crisper sur notre pré-carré national, notre combat pour plus de justice dans la répartition des richesses ne peut être efficace que s'il est européen et mondial.

Thursday, August 02, 2012

Efficace, la politique?


Les choix politiques ont sans doute à long terme moins d'effet sur l'état d'une société que ce que nous gens de gauche aimerions croire. Toutes les revendications féministes aussi énergiques fussent-elles n'auraient amené que peu de changement sans l'invention de la machine à laver ou la synthèse de la progestérone. L'apparition de la fabrique et de l'agriculture industrielle a transformé un monde largement paysan en une société urbaine et ouvrière. Marx nous l'a appris, la modification des forces productives entraine la nécessité de la transformation des rapports sociaux et ceci dans un mouvement dialectique qui tend à résoudre la contradiction entre la nouvelle réalité et l'ancienne société. C'est là, dans cette contradiction à résoudre, que la politique trouve sa place. La politique va être le levier qui permet d'infléchir la transformation de la société en vue d'optimiser son rapport à la réalité des infrastructures actuelles, objectives. Optimiser, mais en quel sens: faire en sorte qu'à chaque étape de la transformation sociale le plus grand nombre y trouve le maximum de satisfaction. C’est ça la gauche : le mieux, pour le plus grand nombre.
Ma vision de l'évolution sociale ressemble à la descente d'un fleuve en kayak: il n'est pas question de remonter le courant (réaction), ni de s'arrêter (conservatisme), au plus, avec beaucoup de précaution peut-on essayer de faire une pose sur une des rives pour attendre les retardataires. Mais le mieux c’est de faire en sorte que les obstacles soient évités. Si la politique c'est le pagayeur, le courant c'est quoi alors? Quelque chose comme les forces productives de Marx. Disons l'économie, pour ceux qui n'aime pas Marx. L'économie au sens large qui inclut la science et la technologie. La science découvre de nouveaux phénomènes dont personne ne voit de prime abord l'utilité sociale (il faut se rappeler la réponse de Hertz que l'on interrogeait sur l'utilité de sa découverte des ondes électromagnétique: "Aucune, je suppose."), la technologie en fait des outils, des objets que les usines fabriquent et qui changent la vie des gens. Au 19eme siècle on appelait ce mouvement le Progrès, avec un grand "P". Aujourd'hui beaucoup doute que ce courant impétueux ait procuré une réelle amélioration de la condition humaine, matériellement oui, mais "spirituellement" on ne sait pas, peut-être que le berger sarde du 19eme siècle était plus heureux que l'exploitant agricole sur son tracteur vaporisant des pesticides à tous vents. Et puis il y a la planète qui souffre tellement de ce "progrès". Si beaucoup ont des doutes, très peu proposent de sortir du torrent. Les altermondialistes? Les décroissantistes? Mais sont-ce vraiment des propositions ?
Mon soutien au Parti Socialiste provient de ma conviction qu’il est un pagayeur agile.